Think-Tanks au temps des démocraties assiégées. Recherches : La Boussole de Gouvernance Collective

Think-Tanks au temps des démocraties assiégées. Recherches : La Boussole de Gouvernance Collective

Les think tanks, ou laboratoires d’idées, sont des acteurs centraux de l’élaboration politique et du récit idéologique. Il s’agit d’organisations conçues pour produire des analyses, des scénarios et des recommandations destinées à influencer les décisions publiques. Leur fonctionnement repose sur la fabrication d’argumentaires structurés, d’études et de stratégies diffusées dans les cercles politiques, médiatiques ou économiques. Certains sont indépendants, d’autres étroitement liés à un parti ou à un groupe économique, ce qui rend leur lecture et leur cartographie complexes.

Leur modèle économique varie fortement. Certains reposent sur des financements philanthropiques, issus de grandes fondations à visée humanitaire et sociale. D’autres sur un financement militant, basé sur des adhésions ou le soutien de syndicats ou partis. D’autres encore fonctionnent selon une logique de cabinet d’affaires, financés par des groupes économiques ou des consortiums industriels. Enfin, un certain nombre bénéficient de subventions publiques ou de partenariats universitaires. Ce mode de financement conditionne leur autonomie, leur orientation idéologique, et la granularité de leur propos.

Depuis la fin des années 1990, les think tanks libéraux et néolibéraux dominent la scène idéologique mondiale. Ils se distinguent par leur capacité à produire des notes concises, immédiatement utilisables dans le champ politique ou médiatique. Leur stratégie repose sur la proximité avec les centres de pouvoir, des relais dans la presse d’opinion et des connexions avec les élites administratives. En France, l’Institut Montaigne incarne cette logique, tout comme la Heritage Foundation aux États-Unis ou l’Adam Smith Institute au Royaume-Uni. Leur influence a orienté les réformes vers des logiques de compétitivité, de flexibilisation et de sécurité, souvent au détriment d’approches plus inclusives, sociales ou écologiques.

Face à cette hégémonie, une pluralité de think tanks progressistes, écologistes et démocratiques tente de proposer une autre lecture du monde. Terra Nova défend une réinvention du social compatible avec le projet européen. La Fabrique Écologique milite pour une transition environnementale co-construite. The Shift Project propose une planification scientifique de la décarbonation. L’Institut La Boétie, plaide pour la rupture avec les logiques néolibérales. Démocratie Ouverte, enfin, se consacre aux nouvelles formes de participation citoyenne. Mais ces structures restent fragmentées. Leurs divergences doctrinales, leurs sources de financement, leurs rythmes d’action et parfois une forme d’élitisme universitaire freinent leur capacité d’union et de pénétration réelle dans les sphères de pouvoir. Même parmi les think tanks progressistes, certains reproduisent des biais d’entre-soi, de conformisme de classe ou d’aveuglement stratégique, ce qui nuit à leur puissance d’anticipation systémique.

Au-delà de ces think tanks identifiés, il faut mentionner l’existence de réseaux plus opaques, véritables think tanks d’influence ou de contre-récit. Les États-Unis diffusent leur vision géopolitique à travers des institutions comme la RAND Corporation, influente dans la doctrine militaire. La Chine, via ses instituts Confucius et ses think tanks étatiques, promeut une vision autoritaire, technocratique et harmonieuse. Israël, à travers des centres de stratégie sécuritaire, exporte une doctrine de gestion des risques. Le gouvernement terroriste de Russie développe des stratégies de brouillage narratif, notamment via la désinformation ou des relais culturels. Ces formes d’ingérence cognitives s’appuient souvent sur des financements indirects, des partenariats universitaires orientés ou des campagnes de contenus dans les réseaux sociaux (méta, tiktok, insta, x, etc) et les IA conversationnelles (recherches en cours sur ce sujet explosif). Ces dispositifs permettent l’injection idéologique discrète dans les interfaces cognitives, modifiant peu à peu les seuils de tolérance sociale, de crédibilité publique, et d’engagement citoyen. Ces stratégies reposent sur une asymétrie cognitive : certaines puissances disposent d’un temps d’avance narratif, façonnant les cartes mentales des sociétés cibles avant même qu’un débat démocratique ne puisse émerger.

Face à cette complexité, le projet d’un outil citoyen innovant pour croiser les idées, scénarios et influences devient urgente. En 2025, les crises systémiques exigent des réponses coordonnées, transversales et transparentes. Aucun think tank, isolé, ne peut répondre à cette exigence. L’outil Boussole de Gouvernance Collective (version agent IA expérimental testable), en cours de développement (dans le cadre mes recherches en prospectives pluridisciplinaires) entend proposer une cartographie dynamique des idées politiques. Il permettra de visualiser les convergences, simuler les effets croisés des mesures proposées et anticiper les récits divergents. Il intègre des outils de rétro-conséquences, de visualisation miroir et d’analyse systémique. Le simulateur de rétro-conséquences (SR²), basé sur une IA multiperspectives, permet ainsi d’évaluer l’impact d’une proposition sur cinq échelles : politique, sociale, écologique, psychologique, et intergénérationnelle.

Cette dynamique repose sur une logique palindrome : toute proposition politique doit pouvoir s’inverser sans trahir ses fondements. Elle doit être vivable par ceux qui la proposent, et acceptable sur trois générations (au sens qu’elle ne porte pas du tort aux générations suivantes). Ce principe, articulé dans les modules complémentaires, permet d’incarner une démocratie avancée et participative. L’Interface Miroir Citoyenne (IMC) permettra de simuler les conséquences d’une mesure imaginée avec perspectives dans trente ans, dans un autre pays ou en tant que personne marginalisée. L’Assemblée Miroir Réversible (AMR) fonctionne comme une chambre de validation mixte, réunissant citoyens tirés au sort et intelligences artificielles incarnant des rôles inversés (enfants du futur, habitants des périphéries, opposants). Elle valide ou rejette toute mesure sur base d’équité, contextuelle et hyperhumanisme. Les think tanks produisent des récits sur le monde, mais bien peu de récits parlent d’eux. Il est temps de penser les penseurs — et de les insérer dans les chaînes de conséquences qu’ils déclenchent.

Comprendre les think tanks, leurs influences, leurs limites et leurs alliances possibles est un acte de souveraineté démocratique. Le futur ne se pense pas seul : il se croise, se confronte, se tisse à travers une vigilance narrative continue.

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Pour vérifier ou sourcer encore mieux cet article, vous pouvez le copier-coller dans Perplexity, qui vous permettra de vérifier rapidement que ce j’affirme ne sort pas de nul part. Par contre, vous ne trouverez rien sur l’outil innovant de gouvernance palindromique, normal, il existe sous forme de prototype expérimental, je serais ravi de travailler directement avec les think tanks progressistes et évolutionnaires, en partageant mes recherches à tous les acteurs pour la paix.

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