Pourquoi Donald Trump attaque-t-il la science américaine ?

Pourquoi Donald Trump attaque-t-il la science américaine ?

Introduction

Durant son mandat, Donald Trump a mené une offensive sans précédent contre la science et la recherche aux États-Unis. Cette démarche soulève une question essentielle : pourquoi attaquer un pilier majeur de la puissance américaine ?

1. Des mesures inédites contre la science

L’administration Trump a notamment imposé :

  • Une censure lexicale interdisant des termes comme « diversité », « LGBT », ou « changement climatique » dans les demandes de financements de recherche.
  • Des coupes budgétaires drastiques dans les institutions scientifiques majeures (Johns Hopkins, NIH).
  • L’interdiction ou la limitation des coopérations scientifiques internationales (retrait de l’OMS, difficultés avec le GIEC).
  • Des licenciements massifs et un gel des recrutements dans les universités prestigieuses.

2. Raisons politiques et idéologiques

Ces attaques s’expliquent par une volonté de Trump de :

  • Contrôler la vérité en discréditant les institutions scientifiques.
  • Éliminer les voix critiques issues de la recherche scientifique, perçues comme hostiles à son programme politique.
  • Exercer des représailles personnelles face à la contradiction (exemple notable : critiques lors de la pandémie de Covid-19).

Causes profondes du phénomène anti-science aux États-Unis

Un mouvement anti-science profond s’est développé dans la société américaine, alimenté par une défiance croissante envers les élites intellectuelles et les universités perçues comme déconnectées du quotidien des citoyens. Cette perception d’élitisme, exacerbée par la géographie des campus universitaires souvent isolés, alimente une fracture sociale et culturelle.

Conséquences dramatiques pour la recherche

Aux États-Unis, ces politiques ont entraîné :

  • Des licenciements massifs dans les universités et centres de recherche.
  • Un climat de peur chez les chercheurs, limitant leur liberté d’expression et académique.
  • Une baisse significative des financements pour la recherche fondamentale et appliquée, fragilisant la position scientifique américaine sur la scène internationale.

À l’international, ces décisions compromettent des projets de recherche essentiels, notamment dans les domaines de la santé, du climat et des sciences humaines, en réduisant les échanges de savoir et de données.

Réactions et inquiétudes en Europe et en France

En Europe, et plus particulièrement en France, les chercheurs expriment leur inquiétude face à cette vague anti-science qui pourrait influencer le continent. Si la situation américaine n’est pas encore arrivée à ce niveau, les signes avant-coureurs sont déjà présents (accusations d’« islamo-gauchisme », mise en doute des utilités de la recherche publique, baisse constante des budgets).

Certains chercheurs proposent même d’accueillir les scientifiques américains ou européens expatriés aux États-Unis souhaitant revenir, tout en reconnaissant les limites morales et pratiques de cette approche.

Conclusion

Cette offensive contre la science dépasse largement les enjeux politiques immédiats : elle représente une menace sérieuse pour la démocratie et la société elle-même. La défense proactive des libertés académiques et du financement public de la recherche s’impose donc comme une nécessité pour préserver la société contre l’obscurantisme et l’autoritarisme.

Source: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-le-debat/pourquoi-donald-trump-detruit-il-la-science-americaine-3255849

Pour aller plus loin, et resister:

Pour ceux qui ne parlent pas anglais, voici un résumé de la vidéo :

« Stand Up for Science – Manifestations nationales contre les coupes budgétaires de Trump dans la recherche » :


La vidéo présente une mobilisation nationale qui a eu lieu le 7 mars 2025, en réaction aux coupes drastiques du gouvernement Trump dans les budgets de recherche scientifique. Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs grandes villes américaines, notamment Washington, San Francisco, Denver et Boston. Parmi les agences affectées figurent les Instituts nationaux de la santé (NIH), l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) et le Service météorologique national.

Lors de la manifestation à Washington, plusieurs intervenants ont exprimé leur inquiétude :

  • Le sénateur démocrate Chris Van Hollen a dénoncé les attaques contre la science, qualifiant ces actes d’irresponsables et dangereux pour la santé publique, pointant notamment du doigt les actions de l’administration Trump et d’Elon Musk.
  • Le Dr Atul Gawande, ancien responsable de la santé mondiale à l’USAID, a souligné comment l’administration Trump manipule et ridiculise les recherches scientifiques pour justifier ces coupes, provoquant des licenciements massifs et des effets catastrophiques sur la santé publique mondiale, notamment sur les programmes de prévention du VIH.
  • Emily Whitehead, une survivante du cancer grâce à un traitement innovant financé par la recherche scientifique, a témoigné de l’importance cruciale du financement de la recherche fondamentale, qui lui a sauvé la vie alors qu’elle était en phase terminale.
  • Le climatologue Michael Mann a partagé son expérience personnelle d’avoir été attaqué par des lobbies du pétrole et des politiciens négationnistes, mettant en garde contre l’intensification actuelle des attaques contre la science.
  • Le Dr Francis Collins, ancien directeur du NIH, a rappelé les grandes réalisations scientifiques permises par le soutien bipartisan, comme le projet du génome humain. Il a averti que les projets essentiels actuels, tels que le Brain Initiative et l’initiative « All of Us », étaient menacés par ces coupes.

Enfin, Emma Courtney, étudiante en doctorat en biologie et co-organisatrice des manifestations, a expliqué les conséquences directes de ces coupes sur les recherches scientifiques, en particulier dans le domaine de la santé des femmes et du cancer du sein, et la censure actuelle empêchant les chercheurs d’utiliser certains termes clés comme « femme », « barrière » ou « race » dans leurs propositions de financement. Elle a également abordé la précarité des chercheurs internationaux face aux politiques restrictives de visas. Ces manifestations reflètent donc l’inquiétude profonde du monde scientifique face à ces coupes budgétaires et la nécessité d’une mobilisation continue pour préserver l’intégrité de la recherche scientifique aux États-Unis.

Voir aussi : https://theconversation.com/stand-up-for-science-france-pourquoi-je-me-mobilise-251632

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