RUSSIE/USA/UKRAINE : Mémorandum de Budapest de 1994

RUSSIE/USA/UKRAINE : Mémorandum de Budapest de 1994

l’Histoire ne se falsifie pas si facilement Monsieur Musk, même si les tentatives de fermer wikipédia ont précisément ce but, de rendre l’histoire plus difficile à vérifier.

Pourquoi l’Ukraine n’a pas à rougir de l’aide qu’elle attend légitimement des États-Unis, et pourquoi un désengagement américain serait un acte de lâcheté et de renoncement à ses propres engagements

Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, un discours insidieux se diffuse, notamment dans les sphères trumpiennes, poutinistes, complotistes et souverainistes : celui d’une guerre qui ne concernerait pas les États-Unis et qui ne mériterait pas le soutien des contribuables américains. Ce récit, porté par des propagandes qui ne disent pas leur nom, occulte délibérément un fait fondamental : l’Amérique a une responsabilité morale et politique directe dans cette guerre, qu’elle le veuille ou non.

L’un des points les plus souvent ignorés dans ces débats est l’histoire du Mémorandum de Budapest de 1994, un accord diplomatique crucial signé par l’Ukraine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. À l’époque, l’Ukraine possédait le troisième plus grand arsenal nucléaire au monde, hérité de l’URSS. Les États-Unis, redoutant que ces armes ne tombent entre de mauvaises mains ou ne créent une nouvelle instabilité géopolitique, ont activement poussé Kiev à renoncer à sa dissuasion nucléaire. En échange, la Russie s’engageait à respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à ne jamais employer la force contre elle, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni promettaient de consulter et réagir en cas de menace contre l’Ukraine.

C’est sur la base de cet accord que l’Ukraine a accepté de remettre ses armes nucléaires à la Russie, faisant confiance aux garanties occidentales. L’Occident a ainsi largement bénéficié de cet arrangement : il a évité une prolifération nucléaire risquée et s’est assuré qu’un stock massif d’ogives ne tombe pas entre les mains de groupes terroristes ou d’États voyous.

Carlos RUSSIE/USA/UKRAINE : Mémorandum de Budapest de 1994

Une violation qui engage directement les États-Unis

Lorsque la Russie a annexé la Crimée en 2014, elle a bafoué ses engagements internationaux et a trahi les termes du Mémorandum de Budapest. Lorsque, en 2022, elle a lancé une invasion totale, elle a confirmé son mépris total pour les accords qu’elle avait signés. Dès lors, il ne s’agit plus seulement d’une guerre entre Moscou et Kiev : la Russie a violé un accord conclu avec les États-Unis et le Royaume-Uni, les plaçant face à leurs propres responsabilités.

Contrairement à ce que certains propagandistes voudraient faire croire, ce n’est pas un acte de charité que de soutenir l’Ukraine. Ce n’est pas non plus une simple « guerre étrangère » où Washington pourrait rester neutre. C’est une question de crédibilité internationale et de respect de la parole donnée.

Refuser aujourd’hui d’aider l’Ukraine sous prétexte de l’« America First », c’est envoyer un message terrible au monde entier : celui que les engagements des États-Unis ne valent rien, que les garanties de sécurité offertes par Washington sont des promesses creuses, et que les alliances avec l’Amérique peuvent être sacrifiées au gré des humeurs politiques internes. Ce serait un précédent désastreux non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour Taïwan, la Corée du Sud, les pays baltes et tous les alliés qui comptent sur la fiabilité américaine face aux menaces expansionnistes.

Les partisans du désengagement américain, qu’ils viennent de l’extrême droite trumpiste, du camp souverainiste ou du courant complotiste, veulent faire croire que cette guerre est « perdue d’avance », qu’il faudrait négocier avec Poutine, et que l’Ukraine ne mérite pas qu’on l’aide. Mais ce sont les mêmes qui, en 1994, auraient applaudi la dénucléarisation de l’Ukraine, par peur d’une instabilité accrue. Ce sont aussi les mêmes qui, aujourd’hui, prônent la soumission face aux dictateurs au nom d’un soi-disant pragmatisme.

Il faut le dire clairement : l’Amérique a une dette envers l’Ukraine. Elle a bénéficié du Mémorandum de Budapest en échange de garanties de sécurité. Aujourd’hui, si elle laisse l’Ukraine seule face à l’agression russe, elle trahit ses propres principes, ses propres engagements, et elle scelle son déclin en tant que puissance crédible sur la scène internationale.

Carlos Chapman, 1er mars 2025

Une vidéo courte pour comprendre l’Histoire :

Sources : https://treaties.un.org/doc/Publication/UNTS/Volume%203007/Part/volume-3007-I-52241.pdf

wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9morandums_de_Budapest

Un peu d’humour pour faire face à la situation géopolitique internationale, délétère.

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