Il y a quelques jours, je vois un faux texte qui circule sur les réseaux sociaux (enfin sur Facebook pour être précis) prétendument signé Carl Jung, affirmant que les intellectuels, sages et philosophes seraient isolés pour ne pas “éveiller les gens” face à un “narratif dominant”. — Jung n’a jamais écrit cela — c’est une trahison intellectuelle. Une distorsion complète de sa pensée.
Jung ne prônait ni l’éveil contre les autres, ni l’idée d’un complot global visant à faire taire les penseurs. Sa démarche reposait sur l’intégration des contraires, le dialogue entre conscience et inconscient, et la traversée lucide de sa propre ombre. Il ne divisait pas le monde entre les éveillés et les aveugles, mais voyait l’humanité comme un tissu complexe d’ambivalences à explorer, de tensions à relier, de vérités partielles à confronter.
La phrase faussement attribuée à Carl Jung —
« Ce n’est pas une coïncidence que ceux qui ne réfléchissent pas dans le sens du narratif dominant soient traités comme étant les inaptes de ce monde. Pour maintenir l’ordre et le contrôle, vous devez isoler l’intellectuel, le sage, le philosophe et le savant avant que leurs idées n’éveillent les gens. » — n’est qu’un leurre.
Elle installe une posture victimaire confortable, où toute opposition devient validation, et toute contradiction renforce la croyance. Partagée par des pages comme AnonMe — dont le nom résonne étrangement avec QAnon ou Bannon, artisans d’un chaos informationnel sophistiqué — cette citation ne dénonce rien. Elle reconduit les mécanismes mêmes qu’elle prétend combattre.
Le plus inquiétant, c’est que ceux qui partagent ce genre de propos croient échapper au “narratif dominant”, sans voir qu’ils en sont devenus les relais. Car aujourd’hui, le vrai récit dominant — en ligne du moins — n’est plus celui d’un conformisme tiède, mais celui de la défiance absolue, de la mise en cause généralisée, du soupçon transformé en posture. Conservateur dans ses figures, complotiste dans ses ressorts, victimaire dans son ton.
L’antidote, ce n’est pas l’éveil — cette mascarade dualiste où les faux élus rejouent précisément l’élite qu’ils prétendent dénoncer. L’antidote, c’est la responsabilité de penser en nuances. C’est refuser la facilité des récits totalisants, et cultiver la complexité. C’est écouter sans idolâtrer, critiquer sans exclure. C’est retrouver le fil fragile, mais tenace, de ce qui relie.
Vive la vie. Vive la psychologie.
Vive la poésie des récits.
Et que la joie tienne bon, même quand le cœur traverse ses douleurs.

Cette vigilance narrative demande un certain effort, à savoir se demander ce qu’une citation provoque en soi, parfois on peut avoir l’impression d’être d’accord sans avoir vraiment bien lu, ou bien compris, parce que les formulations des ces ingénieurs de la manipulation des récits algorithmiques savent parfaitement ce qu’ils font, tandis que nous, bon peuple, bah on est bonnes poires, tout simplement, on est crédules, on a envie de faire confiance avec ce qui nous touche.
Moi j’aime bien être touché quand je lis un texte, j’aime bien les ressorts émotionnels, à condition qu’ils soient portés par des intentions justes, à condition qu’ils ne sont pas subtilement en train de transformer moi et mes contemporains, en zones de guerre intérieure. Moi aussi, je me fais avoir, je me fais manipuler, ce qui engendre parfois une vision polarisée, toxique.
Sans doute indirectement pour cela que je travaille activement à débunker les propagandes, à creuser, à chercher des solutions aussi. Pour vérifier les sources d’un article (copier-coller), vérifier ce qui est de la confirmation (officielle) qui ne signifie pas toujours « juste », mais « officiellement prouvé et sourcé dans le monde actuel », il existe des outils numériques qui voient le jour en même temps que cette dérive fasciste mondiale, et ces outils qu’on développe, ils sont salutaires, ils ne résolvent pas tout, mais ils aident énormément à y voir un peu plus clair dans cette cyberguerre mondiale cognitive contre les peuples.
Outil numérique gratuit de vérifications médiatiques avec sources : perplexity.ai
(pour les articles de presse, textes longs circulent sur les rs sans citer les sources.)
Technique de vérification d’une citation en mode rapide : capture d’écran + coller dans GPT avec prompt suivant :
« » »réalise une analyse approfondie et multiperspectives de cette capture d’écran issu d’un réseau social, dont je ne suis pas sur de la pertinence, et des vrais messages qu’il véhicule. » » » »
bien sur vous pouvez reformuler, adapter, ajouter du contexte et/ou des ressentis personnels en disant qu’ils peuvent être totalement faux, et surtout c’est une démarche participative active, si jamais la réponse semble manquer de précision ou ne voit pas certains angles, ce qui est toujours le cas, puisque tout est question de contextualisation sensorielle, mémorielle, géopolitique, psychologique.
Partager cet article:
Laisser un commentaire